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Chant au thé de la Taïga

 

Ne pleurez pas que l’on gèle,

Ne criez pas qu’on frissonne.

A peine si je commence

D’allumer mon feu de camp.

 

C’est à peine si les flammes,

Les langues de feu vivantes

Commencent leur bavardage,

Leur joyeuse discussion.

 

Attendez, prenez patience,

Vous allez voir la flambée

Les ours vont fuir dare-dare

En disant « Quelle chaleur ! »

 

Mais l’odeur de la fumée

Montre au voyageur la route,

Guide l’homme solitaire

Egaré dans la Taïga.

 

Et déjà dans la gamelle

Bout le breuvage miracle,

La boisson qui fait revivre

Le thé brûlant tout-puissant !

 

De thé la première goutte

Dégèle l’âme engourdie

La deuxième rend agile,

Vigoureux comme l’élan.

 

La troisième goutte invite

A bondir plus haut que l’arbre ;

Fait danser la quatrième,

Rire, plaisanter, chanter.

 

De thé la goutte cinquième

Fait rêver à nos aimées.

La sixième nous accorde

La chance en tout à jamais.

 

Et à la septième goutte

De thé, breuvage magique,

Nous deviendrons, je le jure,

Immortels, pareils aux dieux !...

 

Bavardez, chantez les flammes!

Thé, qui bout dans la gamelle,

Rends-nous la chaleur perdue,

Rends-nous la gaîté du cœur !

 

Yuyen Chestalov

Poète contemporain mansi (Sibérie occidentale)

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