C'est où le moulin de Chauffour ? Évolution de la coiffe beauceronne Ça s'est passé près de chez nous Quel temps fait-il chez nous ? Cette page a été mise à jour le 01-12-2012 |
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1903
Laboureuse automobile, inventeur M. Boghos Pacha Nubar
Ingénieur des arts et manufactures, auquel la Société nationale d'agriculture a décerné, une médaille d'or à l'effigie d'Olivier de Serres. Cette machine a été construite en vue de la culture des terres fortes de l'Égypte. La préparation de ces terres demande, avec les procédés ordinaires, un temps et une main-d'oeuvre assez considérables, et le but de M. Boghos Pacha Nubar était de la rendre à la fois plus rapide et plus puissante. Il fallait pour cela modifier le principe d'après lequel sont établies les charrues ordinaires : au lieu du versoir, qui retourne simplement la bande de terre, l'inventeur résolut de placer un disque vertical mini de coutres sur son pourtour et tournant perpendiculairement à la direction suivie sur le champ ; il cherchait à obtenir ainsi un ameublissement très énergique, une désagrégation parfaite des particules de terre, ce que M. Dehérain a appelé la pulvérisation du sol. Après plusieurs années d'expériences et de recherches, M. Boghos Pacha Nuber établit un modèle, qui figura à l'Exposition universelle de 1900, dans la section égyptienne. Le rapport fait par M. Ringelmann sur cet instrument en donne la description suivante : la machine comprend une locomotive routière de 8 chevaux, à l'arrière de laquelle est fixé un châssis pouvant se déplacer verticalement sur deux roues ; le châssis porte un moteur à vapeur (alimenté par la chaudière de la locomotive) qui actionne trois disques porte-coutres de 2,50 mètres de diamètre. La profondeur de la culture varie de 0.25 m à 0.30 m ; la vitesse d'avancement est de 0.20m environ par seconde pour une largeur utile de 3.65m. En un seul passage on cultive donc une surface de 44 mètres carrés par minutes, ce qui, en travail pratique, donne 1 980 mètres carrés par heure, soit près de deux hectares par journée. Cette laboureuse automobile fut essayée en 1901 aux environs du Caire, dans les propriétés de M. Boghos Pacha Nubar, comparativement avec les charrues dont on se sert habituellement. Deux champs l'un d'un demi hectare chacun furent consacrés aux essais ; ils reçurent tous deux mêmes doses d'engrais et mêmes quantités de semence ; la plante cultivée était le cotonnier. Le premier champ reçut les façons culturales ordinaires, qui nécessitent pour la préparation d'un hectare, ameubli seulement à une profondeur de 15 centimètres. 16 à 17 journée d'un homme et 32 à 34 journée d'un boeuf. Le deuxième champ fut travaillé à une profondeur de 25 à 30 centimètres avec la laboureuse automobile et la préparation d'un hectare n'exigea qu'environ une demi-journée de travail de la machine. Les semis et les soins d'entretien furent exécutés de la même façon dans les deux champs. La récolte par hectare de coton non égrené fut pour le premier champ de 2 503 kilogrammes et pour le second de 2 590 kilogrammes. Donc avec une demi-journée de travail de la laboureuse on a obtenu un rendement supérieur a celui donné par 16 à 17 journées de charrue ordinaire. Cette expérience si satisfaisante dans les terres fortes d'Égypte, pourrait être tentée sur d'autres sols. G Guenaux |