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Cette page a été mise à jour le  26-11-2012

1560 salle de l'Etape Orléans Etats Généraux gravure de Tortorel et ParrissinRéunion des États généraux,

à Orléans en 1560

Le 13 décembre 1560 s'est tenue la réunion des États généraux, à Orléans, sous la régence de Catherine de Médicis pendant la minorité de Charles IX, au détriment d'Antoine de Bourbon. Les partisans de la répression de l’hérésie et ceux de la tolérance s’opposent. Catherine de Médicis veut éviter la guerre civile en tenant la balance égale entre les partis. Elle s’appuie sur des officiers tolérants, comme le Chancelier Michel de L'Hospital.

Les États Généraux se tiennent dans une salle construite pour l'occasion, place de l'Étape.
Le Chancelier Michel de l'Hospital obtient que les question religieuses soient débattues lors d'un prochain Concile, alors que la reine empêche la noblesse et le tiers de discuter des limites et de la légitimité du pouvoir royal en leur ordonnant de rédiger des cahiers.
Après de longs et orageux débats, les États Généraux sont clos le 31 janvier 1561.

 

Les trois ordres du royaume réunis en États Généraux à Orléans, s'attaquèrent avec vigueur aux abus dont le peuple avait à souffrir, et, suivant une expression de Voltaire, "ils doivent être mémorables par la séparation éternelle qu'ils mirent entre l'épée et la robe".

Au nombre des dispositions de l'ordonnance rendue sur les plaintes de ces États Généraux, une plainte particulièrement accordera un privilège aux gens de la campagne et aux mercenaires; reconnaissant ainsi la malheureuse condition du peuple.

 

Voici le texte de cette disposition :

« Contre les condamez à payer certaine somme de deniers deuë par cédule ou obligation, seront adjugez les dommages et interest requis pour le retardement du payement, à compter du jour de l'adjournement qui leur aura été fait. Et ce, à raison, à savoir entre marchans, du denier douze, et entre toutes autres personnes, du denier quinze. Exceptez toutefois les laboureurs, vignerons et mercenaires, envers lesquels les debteurs seront condamnez au double de la somme en laquelle ils seront redevables, sans que noz juges la puissent modérer. "

 

Un auteur de l'époque, Joachin du Chalard, avocat au grand conseil, explique ainsi les motifs de cette disposition dans son ouvrage intitulé :

"Sommaire des ordonnances du roi Charles IX, sur les plaintes des trois estats de son royaume tenuz à Orléans, l'an 1560." "Faire laisser l'agriculture (qui est bien public), aux poures laboureurs, vignerons et mercenaires, pour les faire venir demander leurs debtes, et poursuyvre le payement de leurs travaux et sueurs, est chose fart mal faite, desplaisante à Dieu, comme l'Escriture sainte le tesmoigne, et cas qui deuroit être bien et asprement puny par la justice. Le droict ancien et nouveau, pour leur vacation (travail) tant profitable, généralement les a dispensez et privilégiez par-dessus le commun... Toutefois à présent, ce sont les moins favorisez, et les plus foulez par toutes sortes de vexations, d'extorsions et pilleries."


 

Le même auteur, dans cet ouvrage dresse dans cet ouvrage un tableau dur sur le sort des campagnards : "Les poures laboureurs et villageois, après avoir labouré, semé, fumé les terres, travaillé tout le jour, enduré l'extresme chaleur du soleil, la rigueur du froid, quelques fois les morsures des serpens, sué sang et eau toute l'année pour accoustrer leurs champs, espérant en recueillir les fruits; soudain voicy une gresle, une gelée, une tempeste, une bruine, un frimas qui les defraudera de toute leur espérance : à l'un, ses brebis et vaches mourront; à l'autre, les gendarmes, pendant qu'il est au labeur, lui rauiront ce qu'il a, de sorte que quand il est de retour à sa maison, au lieu de receuoir consolation, et trouver repos, sa femme tempeste, les enfants pleurent, toute sa famille lamente et crie la faim. Outre ces viceres et playes, qui leur sont cauteres penetrant jusques en l'ame de leur ame, il sont tousiours en douleur perpétuelle : tantost de l'autre, tantost de la pluye trop abondante, tantost des vents et tempestes; mais surtout des nobles, qui les rançonnent et battent, qui renuersent leurs bleds en chassant, et leurs font mille autres inhumaines extorsions. Par cela se complaignant, disait le rustique :

 

Les nobles me mangent mon bien,

En outre, me font mille allarmes ;

Puis les sergens et les gendarmes,

Me battant, vout pillant le mien.

 

Je ne puis contenir de dire que de toutes les angoisses que pourroient receuoir les laboureurs, les plus poignantes procedent des nobles (qui font comme le monstre Endiriaque, lequel sucça et le laict et le sang de sa mère nourisse) ; ils en tirent ce qu'ils peuuent arracher, ils les rongent jusques aux oz, et s'ils leur denyent quelque chose, voyla leurs seruiteurs ou les gendarmes qui les vont tous de ce pas battre et piller. On serait mieux traité des Seythes , Getthes, Escauons, et toutes autres nations barbares, cruelles et felonnes. Les pourres laboureurs sont ainsi mal menez, sont ainsi tourmentez iournellement, et ne peuuent avoir raison de leurs droilts autour des iuges pedances, si les seigneurs s'en meslent; car les poures iuges n'oseroyent bailler appoinctemens ou sentence qui leur desagrea, à quoy le Roy et ses officiers deuroyent donner ordre. Il faut espérer du Roy, puisqu'il commence à marcher de si bon pied, et zele si feruent, qu'il y mettra bonne police. Ie ne veux pas taxer tous nobles icy par vne inuectiue generale... Dieu maintienne et face prospérer les bons, améliore les mauvais, et les excite à humanité, clémence et douceur, tant envers leurs subjets que les autres"