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Cette page a été mise à jour le  06-11-2012

 

On entend par tallage la propriété qu'a la jeune plante d'émettre des racines desquelles s'élèvent de nouvelles tiges plus ou moins nombreuses. Chaque grain, placé dans de bonne conditions, peut ainsi produire de cinq à dix épis et même parfois plus. De sorte que, en supposant qu'un épi renferme une moyenne de 60 grains, grâce au tallage, un grain de blé peut en donner de 300 à 400.

De la une certaine économie de semences par l'emploi des blés qui tallent beaucoup.

Sous l'action de l'humidité, le blé talle plus facilement dans le Nord que dans le Midi. En général les bonnes terres franches, bien ameublies, favorisent le développement de nouvelles talles plutôt que les sols maigres et mal préparés.

Le tallage a lieu généralement en avril ou au plus tard vers les premiers jours de mai. Il est bon de remarquer ici, pour les blés semés de bonne heure que le tallage commence déjà avant l'hiver, quand la jeune plante a sa troisième feuille. Il est évident qu'un blé d'automne, à moins de circonstances exceptionnelles, tallera toujours plus qu'un blé de printemps. Le tallage peut, dans certaines circonstances, n'être pas avantageux pour le cultivateur. Ce cas se présente pour les blés de printemps semés trop clair. Si la quantité de semence n'est pas suffisante pour que le terrain soit complètement occupé, ou à peu près, au moyen de la tige principale émise par chaque grain, très souvent l'on obtient une récolte clairsemée, et de nouvelles talles se développent pendant un long espace de temps. Diverses tiges, n'ayant pas la même vigueur, ne peuvent arriver à la maturité au même moment. Des épis sont donc mûrs et demanderaient à être coupés lorsque d'autres sont encore verts. Cette irrégularité de végétation vient ainsi diminuer considérablement la qualité du grain récolté.

A la suite de l'hiver, il pourra se faire que, par suite des alternatives de gel et de dégel, les jeunes blés se trouvent déchaussés. Il sera donc urgent, à ce moment, si l'on veut favoriser le tallage, de donner un hersage, avec une herse à dents de fer, en ayant soin de ne "pas regarder derrière soi". Il pourra bien se faire, en effet, que des feuilles se trouvent déchirées, des pieds arrachés, mais cela ne sera que passager, surtout si la nature vient favoriser cette opération. La couche superficielle sera mise de nouveau, par ce moyen, en contact avec la racine. Celle-ci se trouvant à son tour dans un sol perméable aux agents atmosphériques, émettra bientôt de nouvelles feuilles.

Dans les terres légères, au contraire, on devra chercher par le passage d'un rouleau, à favoriser l'émission de racines nouvelles.

Quand on voudra opérer soit un hersage, soit un roulage on devra, autant que possible choisir un beau temps, un peu chaud.

Quelque disposée au tallage que soit la jeune plante, il est donc du plus grand intérêt pour le cultivateur de le favoriser par ces moyens, en tenant compte toutefois, de la nature du sol et des circonstances météorologiques dans lesquelles on se trouve.

Une dose de 100 k 150 kilos de nitrate de soude à l'hectare produira les meilleurs effets en donnant un vigoureux coup de fouet à la végétation.

Ch. HUBIN, agriculteur 1890