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Cette page a été mise à jour le  02-12-2012

 

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1914 Agromobile Bellier

Une locomobile au Benzol

Extrait d'un article publié dans la presse agricole en 1914. Certains arguments pourraient faire penser à un "publi reportage".

 

M. Paul Bellier constructeur d'Arras, vient de résoudre le délicat problème du moteur à explosion appliqué à des travaux nécessitant une puissance supérieure à 8 - 10 chevaux.

L'Agromobile inventée par M. Bellier représente un type de machine extrêmement intéressant, en ce sens qu'il possède tous les avantages d'une locomobile à vapeur sans en avoir les inconvénients.


Aspect extérieur de l'Agromobile.

Avec son squelette de machine à vapeur ; c'est une combinaison d'organes robustes, simples et légers qui possèdent, sans en donner l'impression, la puissance de la mastodonte locomobile.
Le bât est constitué de deux fers à double T supportés par quatre roues dont deux mesurent un diamètre de 0,64 m. et les 2 autres de 1 mètre avec une largeur de jante de 0,10 m. et une voie dans l'axe d'environ 1,28 m.

La longueur totale sans limonière atteint 3,50 m. , la largeur 1,60 m. et la hauteur 1,65 m. le poids ne dépasse pas 1 900 kilos pour le type correspondant à une puissance de 14 chevaux.

Pas d'engrenage ni de tuyauteries

Ils 'agit d'une machine très peu encombrante, très stable, très maniable, très facile à transporter et à installes dans les cours de ferme souvent étroite et mal nivelées de même dans les forets aux chemins tortueux et défoncés
 

Caractères du moteur

L'appareil moteur est constitué par un unique cylindre horizontal, pourvu de soupapes commandées, placées au centre de la chambre d'explosion, ce qui assure le meilleur rendement possible. Le cylindre est entouré d'un long réservoir à eau qui se prolonge au dessus de l'arbre moteur ; il communique avec l'atmosphère extérieure par une large ouverture jamais fermée,  ce qui assure la sortie de la buée et un refroidissement parfait avec un renouvellement de liquide insignifiant ne dépassant pas 2 à 3 sceaux de 20 litres par jour.

Les bougies d'allumage, trop capricieuses, ont été supprimées ; elles sont remplacées par un tampon excité par une magnéto à rupture, à point d'allumage variable, système Bosch à basse tension. Un piston très long, à six segments parfaitement ajustés, attaque, par l'intermédiaire d'une bielle longue et robuste, en acier Siemens Martin, un vilebrequin équilibré par deux contrepoids. Un seul volant, d'un diamètre de 1,20 m. avec une largeur de jante d'environ 0,16 m. clavelé sur l'axe du vilebrequin, permet d'obtenir un mouvement très régulier.

Ce volant possède une manivelle de mise en marche avec cliquets de sûreté, ce qui permet d'éviter tout accident.

A l'opposé du volant, un arbre de distribution commande par une manivelle une bielle chargée :

1) du graissage du cylindre, au moyen d'une pompe d'injection à débit réglable.

2) de la commande la magnéto

3) d'actionner une manivelle commandant la soupape d'échappement et le doseur de combustible placé à coté du régulateur, sur la gauche

4) de la commande de la soupape d'admission.

 

Sur la gauche, un régulateur à boules à force centrifuge, à axe vertical agit sur la course d'un plongeur qui modifie la capacité du doseur, et sur un papillon d'étranglement d'aspiration.

La vitesse du régime du moteur est modifiable par le régulateur centrifuge.
Au dessus de l'avant train se trouve le pot d'échappement en forme de caisse rectangulaire, sur laquelle est placé le réservoir à combustible, cylindre à axe horizontal dont le fond est plus élevé que le point d'arrivée du combustible au doseur. Ce réservoir porte une large ouverture de remplissage pourvue d'un petit canal de rentrée d'air.

Ce même réservoir supporte un arbre intermédiaire pourvu de deux poulies, fixe et folle pour l'embrayage, qui reçoivent, par courroie, le mouvement du moteur. Sur le côté droit est placée la poulie destinée à recevoir la courroie de commande de la machine à actionner.
L'Agromobile est combinée pour consommer du benzol, combustible le moins coûteux après le gaz pauvre; elle peut cependant marcher avec de l'essence, du pétrole et de l'alcool.
 

Le constructeur fabrique actuellement cinq types : 5-6, 10, 14, 18 et 24 chevaux.

Le type 10 chevaux convient parfaitement pour les petites batteuses fixes.

Le type 14 est fait pour les scieries et les moyens entrepreneurs de battage.

Le type 18 convient au gros battage avec presse en long.

Le type 24 convient aux grosses batteuses  munies de presse à ballots

 

Les prix s'élèvent respectivement à 2800, 3750, 4250, 5000 et 5500 francs, ce qui représente une différence de un tiers en moins avec les machines à vapeur de puissance égale.

 

Avantages de l'Agromobile

L'agromobile possède naturellement tous les avantages des moteurs à explosion :

  1. Grande facilité de mise en marche : il suffit de quelques minutes, tandis qu'une machine à vapeur demande une heure et même une heure et demie avant d'atteindre une pression suffisante.

  2. L'arrêt est simple et instantané : pas de dépense de combustible inutile ; la machine ne consomme qu'en travail.

  3. La présence constante d'un mécanicien n'est pas nécessaire.

  4. Pas de transport d'eau et de charbon.

  5. Pas de timbrage.

  6. Pas de danger d'incendie, car il n'existe pas de flamme libre et , par suite, pas de rejet d'étincelles.

En outre, l'Agromobile, en raison de son faible poids, peut être facilement véhiculée; deux chevaux suffisent pour la transporter d'une ferme à une autre, tandis qu'une locomobile à vapeur en exige, souvent quatre ou cinq; les accidents sont moindres pendant ces déplacements.

Le pivotage de l'avant train sous les roues d'avant se produit sans difficulté.

La régularité de marche est parfaite, contrairement à ce qui se produit avec d'autres moteurs à explosion. Au cours d'expériences exécutée par M.Ringelmann, directeur de la Station d'essais des machines, les variations de vitesse ont été insignifiantes ; elles n'ont jamais dépassé un tour en cinq minutes, soit, 1663 tours, 75 au total.

Enfin, la dépense de combustible nécessitée par l'Agromobile est beaucoup plus faible que celle exigée, par une machine à vapeur ; l'économie s'élève fréquemment à plus du tiers. La consommation du benzol atteint environ 250 grammes par cheval-heure.

Article signé M. Donon