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Cette page a été mise à jour le  11-11-2012

  La pomme de terre au travers de l'imagerie d'Épinal
C'est au XVIe siècle que des moines espagnols, venant du Chili ou du Pérou, importèrent en Europe la POMME DE TERRE en même temps que le tabac. La bêtise des hommes a été, est et sera, hélas ! toujours la même. On se jeta sur le tabac qui ne sert à rien, et on dédaigna la pomme de terre qui est une réelle et universelle richesse !
La prévention contre la pomme de terre était si grande à cette époque qu'on ne la donnait à manger qu'aux bestiaux, et cela même avec une certaine méfiance. Les animaux, plus intelligents que leurs maîtres, s'en régalaient et devaient se dire en eux-mêmes : "Vrai ! que les hommes sont donc bêtes !"
C'est vers la fin du règne de Louis XIV que la culture de la pomme de terre fut sérieusement introduite en France. Ce fut certes un grand bonheur pour toutes les populations, affamées par les fréquentes disettes dont on avait tant à souffrir après les guerres de cette époque......
Croirait-on que, malgré tant de services rendus par elle à tant de malheureux affamés, la pomme de terre se trouva alors attaquée par les médecins d'alors qui sans sourciller, lui attribuèrent toutes les fièvres dont le peuple souffrait. Heureusement les temps de la justice et de la vérité allaient venir.

En Bourgogne, vers la fin du XVIe siècle, ainsi que nous l'apprend un célèbre botaniste nommé Baubin, un édit officiel défendit l'usage de la pomme de terre, sous prétexte qu'elle donnait la lèpre.

Le peuple, croyant que ses maîtres étaient bien plus renseignés que lui, obéit et se garda d'en manger.

C'est en Irlande vers 1675, que la pomme de terre fut pour la première fois cultivée en grand.

On sait que , depuis lors, elle constitue toujours le fond de nourriture du pauvre et malheureux peuple irlandais !

En 1717 elle passa en Saxe, puis en Prusse en 1738.

Vers 1756, c'est à dire au commencement de la guerre de Sept Ans, se trouvait, en qualité de pharmacien à l'armée de Hanovre, un homme dont le nom est devenu illustre. Parmentier né en 1737 à Montdidier près d'Amiens. Pendant la guerre, il arriva que Parmentier fut fait prisonnier en Allemagne.
La pomme de terre y était depuis longtemps en usage et c'est pendant les longues heures et au milieu des privations de la captivité qu'il apprit à l'apprécier, car souvent ni lui ni ses compagnons n'avaient de pain......

Aussi en 1766, devenu pharmacien aux Invalides, en préconisait-il la culture. Au cours de la famine .........appréciant l'occasion belle pour mettre en évidence les avantages du précieux tubercule, il invita Franklin, Lavoisier et d'autres illustres personnages à un grand dîner qui fut trouvé exquis bien qu'on y eu servi que des pommes de terre !

Mais alors, il se trouva des agronomes, des Savants de l'Institut, pour déclarer que sans doute, la pomme de terre était un excellent légume, mais que sa culture serait impossible et dangereuse en ce qu'elle appauvrirait tous les terrains ou on la pratiquerait et que par là, elle serait la ruine du Pays !

Pauvres Savants !

Alors Parmentier, pour répondre triomphalement à toutes ces méchantes calomnies, obtint du roi Louis XVI le droit d'ensemencer de graines de pomme de terre un terrain de 27 hectares, appelé Les Sablons, dont la stérilité bien connue devait être concluante sur la question de l'appauvrissement
Or, voici que bientôt des pousses victorieuses apparurent, puis se développant, tout ce terrain sur lequel on n'avait jamais vu que du sable, pris l'aspect d'une campagne florissante. On commença à croire que Parmentier avait raison. Celui-ci, fort malin, faisait garder en grand appareil par des soldats sa plantation durant le jour, soi-disant pour empêcher toutes déprédations.
Mais la nuit venue, les gardes avait ordre de se retirer : et alors une grande quantité de gens, attirés par l'attrait du fruit défendu, venait en cachette voler des pommes de terre pour les planter dans leur propre jardin ou les manger. C'était précisément ce que voulait le Parmentier !
Quand toute sa plantation des Sablons fut en fleurs, Parmentier fit un gros bouquet et le porta à Versailles. Le Roi mit une des fleurs à la boutonnière et toute la cour en fit autant. C'était le plus bel hommage qu'on pût rendre aux efforts de Parmentier : de ce jour, la pomme de terre était acceptée sans retour.

Parmentier eut le bonheur, dans sa vieillesse de voir avant de mourir le succès immense de son oeuvre.

Tout le monde, pauvres comme riches, venait lui demander des semences de la précieuse plante.

Il mourut sans fortune le 17 décembre 1813, après avoir, par sa seule persévérance dans le bien, rendit à l'humanité un des plus grands services dont elle doive conserver le souvenir.

Quand nous mangeons insouciamment à la table de famille cette pomme de terre que la reconnaissance publique eut dû appeler "LA PARMENTIERE", souvenons-nous qu'aujourd'hui sa culture en France couvre un million d'hectares, que les produits se chiffrent par 200 millions de francs, et qu'enfin cette pomme de terre.........représente le sixième de l'alimentation publique.