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Cette page a été mise à jour le  08-11-2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous saurez tout sur les décrotteurs de betteraves en 1935

 

Autrefois, avant que les machines modernes retirent boues et petites pierres, il fallait décrotter les betteraves manuellement ou utilisé un décrotteur à eau.

Ce décrotteur était composé d'un cylindre légèrement incliné, tournant à l'intérieur d'une auge remplie d'eau dans laquelle il plongeait par toute sa partie inférieure.

Ce cylindre étant composé de barreaux soit en fer rond, soit en torsade de fer, l'eau pouvait, pendant le mouvement de qu'on lui donnait, arriver facilement à enlever non seulement toute la terre, mais les menues pierres adhérant aux tubercules ou aux racines, d'autant plus que les tubercules, roulant les uns sur les autres se nettoyaient, en autre, d'eux-mêmes par contact et frottement.

L'évacuation des produits se faisait d'une manière fort simple. Il suffirait de faire tourner, en sens inverse, la manivelle, car, à ce moment, elle commandait un système de pales, plus ou moins disposées en hélice qui poussent progressivement les tubercules vers la sortie.

En général, l'auge était mobile autour de son axe pour permettre l'évacuation de l'eau qu'on aurait pu effectuer, à la rigueur, au moyen d'un robinet, moyen très lent, et qui n'aurait peut-être pas permis le nettoyage intégral ni la sortie complète des impuretés.

Au contraire, dans ce mouvement de culbute, tout sortait d'un coup, et il suffisait de remplir l'auge à nouveau pour recommencer les opérations.

Ce système, encore employé d'ailleurs, a cependant été remplacé, pour des raisons de rapidité, dans nombre de cas, par celui du nettoyage à sec qui permet de traiter de grandes quantités de racines en peu de temps et surtout de travailler d'une façon continue.

En outre, le nettoyage dans l'eau donne des produits mouillés à la sortie, bien entendu, si bien que des précautions sont à prendre pour les conserver. Aussi ce nettoyage est-il réservé, généralement, à ce qui doit être soit consommé, soit traité, dans tel ou tel but, immédiatement.

A sec, le travail préparatoire est fait par un secouage sur les chaines sans fin que nous avons vues dans les arracheurs – élévateurs - décroteurs ou par des similaires amenant la marchandise. Puis cette dernière passant dans un cylindre à barreaux torsadés qui, d'eux-mêmes retiennent quelque peu les produits, a, dans son cheminement vers la sortie, à franchir des sortes de panneaux mobiles, placées de distance en distance à l'intérieur du cylindre, et que l'on peut commander de l'extérieur. Ces panneaux, faisant un obstacle plus ou moins prolongé, forcent les tubercules à cheminer très lentement si besoin est, en les condamnant à passer les uns par-dessus les autres pour gagner la sortie, et, dans tous ces mouvements combinés, à perdre terre et cailloux. Ce qui est très ingénieux, c'est d'avoir rendu mobiles ces panneaux, de telle sorte que, si racines ou tubercules (car ils servent pour les deux) sont relativement propres, on peut, en soulevant plus ou moins ces barrières, agrandir exactement de la quantité qu'on désire le passage libre et accélérer la sortie. Le fait d'avoir construit ces instruments avec des pièces torsadés et présentant sinon des aspérités qui abimeraient les produits, au moins des nodosités, facilite d'autant le travail, car des pièces trop lisses, les marchandises glisseraient sans être aucunement retenues.

Ces divers instruments sont précédés par une sorte de goulotte de remplissage ou trémie qui permet à un homme de vider constamment des sacs sans avoir à faire arrêter l'instrument. Pour faciliter le travail de celui qui charge ainsi, on aurait souvent intérêt – et cela se fait parfois avec un supplément vite rattrapé – à munir ces décrotteurs d'un chemin de roulement – élévateur, même simplifié, qui permettrait de laisser le plus bas possible la trémie de chargement. Ce chemin aurait un double résultat, tout d'abord de diminuer la fatigue de l'ouvrier qui, si la trémie est assez haut placée, doit s'arrêter et soulever sa charge jusqu'à elle en lui faisant perdre à lui, encore du temps, et, en outre, un début d'élimination de la terre serait ainsi obtenu ; enfin, la trémie étant prévue assez grande permettrait une alimentation continue du décrotteur, puisqu'elle renfermerait toujours de la marchandise en réserve.

Si l'alimentation se fait par déchargement direct des tombereaux, cette trémie large avec élévateur est absolument indispensable par l'économie de main-d'œuvre qu'elle permet de réaliser et par la rapidité et la qualité du travail fait.

Si la betterave n'est destinée ni à la sucrerie ni à la distillerie, elle est généralement consommée sur place, et, dans ce but, est réduite soit en tranches, soit cassettes, suivant les cas, le plus souvent en cassettes obtenues, on le sait, au moyen de lames dentelées que l'on pose sur le cylindre, le disque, le cône ou le tronc de cône faisant office de porte-lames dans les diverses sortes de coupe-racines, et qui ont comme avantage sur les tranches unies de présenter aux animaux des lamelles minces de betteraves dont le jus s'extrait très rapidement au profit de leur tube digestif par suite de la grande surface extérieure de ces lamelles en contact avec ce tube. Les betteraves présentées au coupe-racines ont avantage à l'être au moyen de l'appareil complet c'est à dire coupe-racines combiné avec le décrotteur, parce que la régularité du débit de l'un par rapport à l'autre est constante, l'un des appareils commandant l'autre et les multiplications ayant été calculées en conséquence. L'inconvénient des appareils séparés saute aux yeux, puisqu'il est bien évident qu'en dehors d'une commande de l'un solidaire de celle de l'autre, on peut, on doit même arriver, soit par suite d'un engorgement de l'un des deux, à ce que l'un, par exemple, attende toujours après la marchandise que l'autre ne lui donne que parcimonieusement, soit, au contraire, se laisse dépasser par l'autre. L'inter-dépendance des deux est donc indispensable.

Mais, et surtout pour les coupe-racines à grand débit, donc à grande vitesse, il existe toujours, malgré les précautions prises, des possibilités sinon d'accidents graves, au moins certaines de ruptures de pièces dues à la présence fortuite, au milieu des racines, soit d'une pierre d'assez fort diamètre qui peut s'être logée là par inadvertance et n'avoir pas été éliminée par le décrotteur, ou bien s'être trouvée mêlée aux betteraves au moment d'un chargement de sac, ou encore, hélas ! - cela s'est trouvé – par sabotage, ou encore, un morceau de fer à cheval... etc. autant de causes de démolition éventuelle de tout ou partie du bâti du coupe racines ou au moins de sa trémie, des lames, etc...

 

Il est donc indispensable d'avoir un moyen automatique d'éliminer ces objets, moyen donné généralement par la présence de ce qu'on appelle un « dossier à ressort » pièce métallique faisant office de paroi sur une certaine hauteur de la trémie et qui cède quand la pierre ou le morceau de fer, ne pouvant passer librement, appuient, d'une manière trop forte sur la lame ou le porte-lames.

Un perfectionnement très remarqué lors du dernier Salon de la Machine Agricole avait l'avantage de permettre à ce dossier, au moment où le choc se produit entre la pierre et le dossier, de céder instantanément, d'être en réalité, ne serait-ce qu'un instant, complétement indépendant du ressort, fait qui a une importance considérable, car ce ressort, s'il est, à l'origine trop tendu, ou rouillé, peut arriver à ne se décoller que très lentement, ce qui donne le temps au dispositif de s'abimer, puisqu'il ne remplit plus son office. Ce perfectionnement était réalisé comme suit :

Le dossier oscillant est une pièce métallique qui, dans l'invention que nous rappelons porte, à peu près perpendiculairement à elle-même, donc dépassant à l'extérieur, une queue munie, à son extrémité libre, d'une molette. Jusqu'ici donc, pas de ressort, et lorsqu'une pierre un peu forte veut passer, elle n'a, dès l'abord, rien à comprimer.

Mais cette molette touche, au repos, contre une autre pièce arquée dont elle suit la courbe au moment où, le dossier cédant, la molette est mise nécessairement en mouvement, et c'est cette pièce arquée qui, automatiquement et progressivement, comprime un ressort, lequel, avant le travail, est tendu à la demande, et de manière à maintenir le dossier fermé suivant la résistance des produits à broyer, mais assez libre cependant pour céder dès qu'une résistance anormale se produit.

Quand la pierre ou autre cause de rupture a disparu, le ressort ramène indirectement mais instantanément cependant, le dossier en place.

F. de la Touche

Retour au synoptique des variétés anciennes de betteraves

Cylindre légèrement incliné tournant dans une auge remplie d'eau. A la sortie, les racines tombent dans le conduit ajouré qui leur permet de se sécher un peu.
 

 

 

 

 

Coupe racines perfectionné avec dossier à ressort progressif, appareil combiné souvent avec un nettoyeur à sec