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Cette page a été mise à jour le  06-11-2012

 

 

Les conseils des organes agricoles pour la sélection des semences ne manquaient pas en 1889

A la veille des moissons, il est bon de rappeler de quelle façon il convient d'opérer la sélection des blés qui viennent bien dans le pays.. Cela vaut infiniment mieux qu'avoir recours à des blés dits à grands rendements qui, mal acclimatés, ne donnent que déceptions.

Quand le blé est parfaitement mûr, on fait passer dans le champ une personne munie de ciseaux. Elle devra choisir les plus beaux épis, de caractères bien déterminés, venus sur les tiges les plus fortes, les plus droites, ayant le mieux tallé. En trois jours elle pourra en récolter plus de 50 litres.

Avant de battre les épis au fléau, on en sépare les deux extrémités avec les ciseaux, car c'est aux extrémités que se trouvent les grains petits, mal venus, moins mûrs.

Sur une terre autant que possible riche en vieil engrais, bien préparée par les labours et les hersages, on sèmera  à l'automne ces 50 litres de grain, en lignes, de manière à faciliter le binage au printemps et à permettre à l'air et à la chaleur de circuler entre les tiges pour favoriser la végétation et la formation du grain.

L'année suivante, on aura de quoi ensemencer 7 ou 8 hectares et l'on obtiendra déjà des épis d'un rendement très supérieur.

Ce procédé, qui exige moins de frais que de volonté et de soin, s'appelle sélection. C'est celui que l'on applique avec tant de succès au perfectionnement de certaines races d'animaux.

Du reste, l'expérience de la valeur de la sélection appliquée au froment n'est point à faire, elle a été faite. M. Eugène Gayot a vu à l'exposition de Kensington en 1862, un "généalogique" très amélioré par sélection éclairée et persistante de la semence, sous le rapport de la fécondité et du développement des qualités particulières à cette céréale.

Le lot consistait en épis et en grains de la première semence, choisie elle-même parmi le plus beau froment de nursery, puis ceux qui en étaient nés pendant quatre générations consécutives.

Au point de départ, on comptait dix-sept épis pour un grain ; on en avait obtenu successivement trente neuf, puis cinquante deux, puis quatre vingt. La progression des grains par épi n'avait pas été moins remarquable : on en comptait quarante cinq dans l'épi original, et dans les suivants, suivant l'ordre de leur production : soixante seize, quatre vingt onze, cent vingt trois. Ainsi, au moyen de la sélection, la longueur des épis avait doublée, leur contenu presque triplé et leur faculté de multiplication augmentée huit fois.

Ajoutons que la qualité du grain s'était accrue en même temps que la quantité.

     

Récolte du froment en 1889

Source : Journal officiel du 18 septembre 1889

Le blé a été cultivé sur 7 160 026 hectares et a produit 111 460 218 hectolitres ou 85 657 436 quintaux

Le méteil a été cultivé sur 315 759 hectares et a produit 5 040 942 hectolitres ou 3 735 014 quintaux

Le seigle a été cultivé sur 1 634 209 hectares et a produit 25 328 274 hectolitres ou 18 279 074 quintaux

     

L'époque de la moisson - Javelage

Le grain de blé que l'on sème dans un sol convenablement préparé contient une toute petite plante, l'embryon, qui pendant la germination se nourrit aux dépens des réserves contenues dans la graine et émet quelques petites feuilles. Celles-ci commencent à assimiler les aliments que la jeune plante puise dans le sol et dans l'air, et facilitent le développement du jeune pied de froment. A ce moment commence pour le blé la période la plus active de son existence, celle qui correspond à la fonction de reproduction, propre d'ailleurs à tout ce qui vit, végétaux ou animaux.

Avant et pendant la floraison, la plante s'efforce d'assimiler et de mettre en réserve tous les matériaux qui lui, seront nécessaires pour mûrir sa graine. Lorsque la fécondation est accomplie, l'assimilation s'arrête presque entièrement et la plante contient déjà tout l'azote, l'acide phosphorique, la potasse, la chaux et la magnésie qu'on y trouvera après la moisson. Ces matériaux; pendant la maturation du grain, passeront des feuilles, où ils étaient en réserve, dans les épis. Le grain, d'abord vert, ne contient qu'un liquide azoté et visqueux où l'on ne tarde pas à voir paraitre des grains d'amidon qui lui donnent un aspect laiteux.

En même temps que la tige et les feuilles, le grain jaunit et s'enrichit de plus en plus en amidon qui finit par donner à sa cassure, suivant qu'on a affaire à un blé dur ou à un blé tendre, un aspect corné ou farineux. Sa consistance est encore molle, s'il est facile à couper avec l'ongle il ne se détache que très difficilement de l'épi.

A ce moment le blé a fini de concentrer tous les éléments qu'il contiendra plus tard et c'est l'époque la plus favorable pour le couper. Tout aussi riche en matières alimentaires, le produit du battage aura un aspect plus et plus marchand que celui qu'on obtiendrait avec du blé qu'on aurait laissé mûrir complètement sur la tige.

Si l'on veut avoir du blé de semence on doit le laisser mûrir davantage.

Quand la céréale vient d'être coupée, on la laisse plus ou moins de temps en javelles. Cette mise en javelles a pour but de tenir les tiges dans un état d'humidité tel que la sève puisse encore circuler, et que le grain puisse achever de grossir et de mûrir. Il faut que les tiges se dessèchent peu à peu, car si l'on mettait immédiatement en gerbes ou en meules des céréales coupées sur le vert, il y aurait de la fermentation et le grain risquerait d'être perdu.

L'épaisseur que l'on doit donner à la javelle varie suivant les circonstances, il faut que l'air puisse suffisamment pénétrer dans l'intérieur de la javelle. Avec un chaume gros, l'air circule toujours et la javelle peut être épaisse, tandis qu'avec un chaume fin qui se tasse rapidement, il faut des javelles minces, un peu étalées.

L'épaisseur varie aussi avec la température qu'il a fait pendant l'été. Par un été sec la javelle contient peu d'eau. Il en sera de même s'il fait beau au moment de la récolte. Si la céréale contient beaucoup de mauvaises herbes, on comprend qu'il faille des javelles minces pour amener leur dessèchement. On laisse la céréale d'autant plus de temps en javelle qu'il est plus difficile d'arriver à un dessèchement complet. Cela dépend aussi de l'espèce de la céréale. L'avoine peut rester longtemps en javelle sans inconvénient. L'orge au contraire demande à être rentrée de suite, surtout si le temps est humide ; dans ce cas on peut même activer le dessèchement en retournant à la fourche.

Quant au froment, le javelage n'a pas besoin d'être long, la maturité arrivant très rapidement une fois la céréale coupée.

 

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