Voir 1916  

Voir 1918

    Labours, moissons, battages et anecdotes 1917

C'est où le moulin de Chauffour ?

Notre village

Église de Bazoches les Hautes

Autour des moissons

Les fleurs des moissons

Et vole la farine

Des tracteurs et des machines

Du côté des moutons

La betterave

Ça pousse chez nous

Histoires d'haricots

Des pommes de terre anciennes

Gastronomie beauceronne

Évolution de la coiffe beauceronne

Le patois beauceron

Quelques éléments historiques

Ça s'est passé près de chez nous

Voyage dans mon jardin 2010

Quel temps fait-il chez nous ?

Copyright

Nous écrire

Cette page a été mise à jour

le  06-11-2012

 

 

La main d'œuvre agricole scolaire

M. le ministre de l'Instruction publique et M. le ministre de l'agriculture ont adressé à toutes les organisations scolaires de France l'appel suivant, en vue d'inviter la jeunesse des écoles à apporter à l'exploitation su sol agricole l'assistance dont elle a si grand besoin.

La France a besoin de votre dévouement, la terre a besoin de vos bras

Tandis que des champs restent sans culture, tandis que les femmes et les vieillards ne suffisent plus pour assurer l'exploitation de ce sol que leurs époux et leurs fils défendent avec gloire, c'est à vous, enfants de France, qu'il appartient de reprendre ces champs délaissés et d'apporter à la terre l'assistance dont elle à un si pressant besoin.

Que chaque école, lycée, établissement d'enseignement public ou privé, organise, pour aider au travail des champs, village par village, ville par ville, des équipes scolaires régionales de volontaires agricoles.

Groupez-vous, unissez-vous afin que vos efforts ne soient pas disséminés et que vous puissiez, par une action coordonnées, obtenir de la terre généreuse tous les biens que nous pouvons attendre d'elle.

D'autre part, M. Viviani, ministre de l'Instruction publique, a adressé aux recteurs, à la date du 6 janvier 1916, une circulaire dont j'extrais les passages suivants :

La guerre en réduisant notre armée de travailleurs agricoles, a diminué le rendement du sol français. Si nous ne savons pas lui restituer sa fécondité, non seulement nous verrons s'élever encore le coût de la vie, mais nous serons obligés de livrer à l'étranger, en échange d'importations indispensables, l'or nécessaire à la défense nationale.

C'est donc, pour tout Français, un devoir patriotique de travailler à accroître la production agricole ! Ce devoir, je vous prie d'inviter les maîtres et élèves à le remplir.

Je sais que, depuis deux ans, un grand nombre d'écoliers, durant leurs loisirs, remplacent dans les champs leurs pères mobilisés. Mais il est possible de demander à tous un nouvel effort. Partout où l'enseignement de l'agriculture est obligatoire (écoles normales, écoles primaires supérieures, écoles primaires élémentaires), les heures réservées à cet enseignement seront consacrées, dès que la saison le permettra, à des travaux de jardinage et d'élevage.

A des travaux analogues seront conviés, en dehors des heures de classe, les élèves et anciens élèves de tous nos établissements primaires et secondaires. Ils constitueront des associations scolaires agricoles ou horticoles qui fonctionneront dans les mêmes conditions que les associations, sportives.

Les terrains ne feront pas défaut. Toutes nos écoles normales possèdent un jardin et l'exploitent ; mais il conviendra de n'en laisser aucun recoin sans culture et de réduire au strict minimum les parties réservées jusqu'à ce jour à l'agrément.

Nos écoles primaires (élémentaires ou supérieures), devraient toutes, au moins dans les communes rurales, être pourvues d'un jardin ou d'un champ d'expériences. C'est ce jardin ou champ, quand il existe, qu'il faudra tout d'abord cultiver. S'il n'existe pas, ou s'il est de dimensions trop restreintes, il faudra demander aux municipalités de mettre à la disposition de l'école un terrain suffisant. Il faudra leur demander aussi le matériel nécessaire à l'exploitation.

Pour l'organisation du travail, vous recommanderez aux inspecteurs d'académie de se tenir en relations avec les directeurs des services agricoles.

D'une manière générale ce sont les cultures les plus simples (celle de la pomme de terre, par exemple) qu'il y aura lieu d'encourager. D'autre part, notamment dans les écoles de filles, on s'attachera à l'élevage des animaux de petite taille (comme le lapin) dont l'alimentation quotidienne peut être assurée par les enfants les plus jeunes.

L'élevage des porcs devra être développé dans les établissements pourvus d'un internat. Chacune de nos écoles ne produirait-elle, en moyenne dans l'année que 20 kilos de viande comestible, ce n'en serait pas moins, puisque nous avons 50 000 écoles rurales, un millier de tonnes qui s'ajouteraient à nos réserves.

De son côté, M. le Ministre de l'Agriculture, par arrêté en date du 11 janvier 1917, a organisé un Service de la main-d'oeuvre scolaire, confié à la Direction de M. Le Maresquier, chargé de centraliser toutes les questions qui intéressent :

  • 1° La mise en culture et la production agricole au maraîchère sur les terrains inexploités

  • 2° L'aide momentanée aux agriculteurs pour les travaux peu pénibles et n'exigeant pas d'apprentissage professionnel préalable.

Par une circulaire en date du 27 janvier, aux Directeurs des services agricoles, M. le Ministre de l'Agriculture a rappelé à ces fonctionnaires le désir exprimé par son collègue de l'Instruction publique de les voir prêter leur concours à cette oeuvre nouvelle et, par des conseils techniques appropriés, d'obtenir les résultats les plus pratiques. Pour faire droit à ce voeu, je crois devoir proposer les idées suivantes :

Il convient de distinguer, entre élèves des écoles rurales et ceux des écoles urbaines.

  • Dans le premier groupe, la plupart des enfants susceptibles de produire un travail utile et d'aider leurs parents pour les travaux pour les travaux d'été : fenaison, sarclage, garde des animaux domestiques, etc.., ont depuis longtemps l'habitude de déserter l'école dès qu'arrivent les beaux jours. Il y a lieu, dans les circonstances actuelles, non seulement de ne pas contrarier ces habitudes, quelque préjudiciable qu'elles puissent paraître à la préparation du certificat d'études, mais encore de les encourager, les enfants qui travailleront chez leurs parents étant ceux qui produiront nécessairement l'effort le plus utile.

  • Quant aux enfants des écoles rurales, dont les parents ne sont pas cultivateurs, ils pourront, selon le voeu du Ministre, soit aider l'instituteur à cultiver son jardin, soit entreprendre, sous la direction de celui-ci, la culture d'un champ abandonné qui sera cédé, le plus souvent gratuitement ou que l'on pourra, tout au moins travailler en qualité de "parcelier", forme de colonage partiaire utilisée dans certaines régions, pour les cultures sarclées (pomme de terre, haricots, betteraves, maïs, etc...) Ils pourront également, aux saisons appropriées, former des équipes qui seront mises à la disposition des propriétés les plus délaissées pour certain travaux d'une exécution facile, tels que : sarclage des céréales et des plantes sarclés, fenaison, ramassage de certaines récoltes, telles que pommes de terre, haricots, maïs, noix, châtaignes, pommes, vendanges, garde des animaux.

  • Les écoliers des villes, qu'ils appartiennent à l'enseignement primaire ou secondaire, devront être utilisés dans les même conditions que les enfants des parents non agriculteurs des écoles rurales pour la mise en culture de jardins et de champs abandonnés, les petits élevages (ceci s'applique, plus particulièrement aux filles) et pour le concours prêté, aux agriculteurs embarrassés pour la fenaison, la garde des animaux et les récoltes énumérées plus haut.

Il appartient aux agriculteurs de ne pas mépriser de parti-pris cette main d'oeuvre bénévole et enthousiaste sous prétexte quelle est faible et inexpérimentée et d'aller se concerter avec les maîtres des écoles de leur voisinage.

D'autre part, le devoir des maîtres me parait être, dans les circonstances actuelles et dans un but de solidarité nationale, d'aller au devant des agriculteurs méfiants et des femmes de mobilisés découragées et de provoquer de leur part des demandes de bergers, de faneurs, de récolteurs auxquelles ils peuvent ne pas songer.

Un dernier mot en terminant : la circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique, dont j'ai mentionné plus haut les passages les plus intéressants semble espérer que l'Administration de l'Agriculture, fournira gratuitement aux écoles des semences et des engrais....

 

Bilan des jardins potagers scolaires

1 200 hectares ont été cultivés dans 12 000 communes par 90 000 jeunes filles et 1250 000 jeunes gens.

État des des récoltes et produits obtenus :

Pommes de terre 8 000 000 kilos

Choux 1 000 000 kilos

Poireaux 1 250 000 kilos

Carottes et navets 200 000 kilos

Haricots, pois, fèves et divers 600 000 kilos

Cochons 300 kilos

Volailles 15 000 kilos

Lapins 53 000 kilos

Volailles 15 000 kilos

D'une valeur totale de 4 772 000 francs.

Le ramassage des marrons d'Inde a fourni 2 400 tonnes qui ont économisé au ravitaillement 1 800 tonnes de riz, maïs ou autres amylacées. Valeur estimé e 750 000 francs.

Le mouvement économique produit par la main d'oeuvre scolaire est de 5 472 000 francs.

 

Voir aussi les photos anciennes de  1876, 1888, 1889, 1896, 1902, 1905, 1906, 1907, 1908, 1910, 1911, 1915, 1918, 1919, 1921, 1922, 1923, 1926, 1927, 1928, 1930, 1931, 1932, 1933, 1934, 1935, 1936, 1937, 1939 1946.